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INTERVIEW : ALIOU, papa de Hasseye

  • Zig-Mag
  • 30 nov. 2023
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 janv.

Rencontre avec Aliou, papa chez Zig-Zag depuis 7 ans.

Alliou, nous accorde un entretien, calme et posé, ce qui contraste avec l’urgence dans laquelle il dépose le matin son fils Hasseye à la crèche avant d’emmener Mounaïssa et Balkissa dans leurs écoles respectives.

Il nous raconte sa découverte de l’associatif, son engagement et son rôle au sein de sa commission...


ZIG-MAG : Aliou, peux-tu te présenter brièvement?


ALIOU : Je m’appelle Aliou Touré, j’ai 49 ans, je suis marié et père de trois enfants : Mounaïssa, Balkissa et Hasseye, qui ont tous connu Zig-Zag. Je suis informaticien dans une banque.


ZIG-MAG : Depuis combien de temps es-tu chez Zig-Zag ??


ALIOU : Depuis septembre 2017, l’année qui a suivi l’ouverture de la crèche.


ZIG-MAG : Comment as-tu découvert la crèche à cette époque-là ?


ALIOU : On avait fait une demande en crèche municipale, qui n’avait pas été acceptée, et c’est une personne de la crèche Rosenberg, à côté, qui nous a dit qu’une structure allait ouvrir, par ici.


ZIG-MAG : Quels sont les souvenirs de Mounaïssa et Balkissa, tes aînées, concernant la crèche Zig-Zag?


ALIOU : Elles s’en souviennent bien. Pour Mounaïssa, par exemple, il y avait 3 autres petites filles de la crèche qui ont été à la maternelle avec elle. On les appelait les filles de Zig-Zag. Ça permettait aussi de garder un lien. Mounaïssa se rappelle encore de Lauryn, qui était sur sa première année, et qui est partie depuis. Balkissa aussi se rappelle toujours de Zig-Zag. Et le fait d’accompagner tout le temps leur petit frère en fait un lieu familier.


ZIG-MAG : Tu es le plus ancien parent de la crèche, tu as donc la mémoire des débuts. Est-ce que tu as observé des évolutions significatives dans la crèche ?


ALIOU : Il y a clairement eu une évolution. Quand je suis arrivé, la crèche avait à peine un an. C’était la mise en place de l’équipe, et apparemment, c’était un peu tendu entre l’ancienne direction et le bureau ; cela fonctionnait moins bien.


ZIG-MAG : Cela se répercutait-il sur le fonctionnement ?


ALIOU : Sur les enfants, non. L’équipe pro, ça allait. Le problème était davantage entre les pros et le projet pédagogique qui n’était, à mon sens, pas forcément en place. Quand Nathalie est arrivée, ça a beaucoup changé les choses. Ça a stabilisé l’équipe et pacifié les relations.


ZIG-MAG : Zig-Zag est une crèche associative. Cette particularité était-elle importante ou déterminante pour toi quand tu as décidé d’y confier tes enfants ?


ALIOU : Non, pas du tout, pour être transparent. Quand on nous a présenté la crèche comme une crèche associative où les parents s’impliquent, on a dit oui, et on le pensait vraiment. Puisqu’on était pris, bien sûr, on était prêts à s’impliquer et je me dis avec le recul qu’il fallait que ce soit ici parce que dans une crèche standard, il m’aurait manqué des choses.


ZIG-MAG : Étais-tu impliqué par ailleurs dans d’autres organisations associatives ?


ALIOU : Non, pas du tout. Ça a été une découverte du milieu associatif.


ZIG-MAG : Au début, tu étais dans la commission bricolage, comment s’est passé le moment où tu es devenu trésorier adjoint ?


ALIOU : À l’époque, Pomme était trésorière adjointe. Et il y avait Rose, qui était trésorière et qui est partie après un an. Moi, on me sollicitait juste pour scanner les factures. Comme je travaillais dans l’informatique, j’avais accès à des scanners. A cette periode, tout n’était pas dématérialisé, on avait beaucoup de factures papier qui arrivaient. Je faisais aussi le suivi de la trésorerie. L’année suivante, quand Pomme est devenue trésorière, elle m’a demandé de devenir trésorier adjoint, ce que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui. Maintenant, je m’occupe de faire tous les paiements, que ce soit pour les salaires des pros, les factures... Nathalie ou Mathilde font elles-mêmes pas mal d’achats, et je dois valider la notification qui arrive sur mon téléphone.


ZIG-MAG : Il faut une réactivité dans l’instant! Est-il difficile de concilier cet engagement et les contraintes du quotidien ?


ALIOU : Non. J’ai une tâche qui est très simple. Ce sont plein de petits moments. Mais il faut être réactif quand tu reçois une notification.


ZIG-MAG : C’est quand même grâce à toi que toutes les pros sont payées. Symboliquement, c’est important.


ALIOU : C’est vrai. Mais moi, encore une fois, j’ai la partie la plus facile; faire les dépenses, c’est pas très compliqué. Gianluca, lui, doit faire tous les dossiers administratifs et toutes les demandes de subvention. Il fait aussi le budget prévisionnel : par rapport aux demandes qui sont faites, il anticipe sur ce que sera le budget de l’année prochaine, et ce, poste par poste. Ma mission est en adéquation avec ce que je maîtrise. C’est la juste place. Elle ne me demande pas trop d’efforts. C’est pour ça que j’y suis depuis 2017.


ZIG-MAG : Il semble que c’est une tâche qui t’est particulièrement appropriée, qui est adaptée à tes conditions de travail, ta rigueur méthodologique, ton équipement, tes horaires, etc...


ALIOU : Oui, certainement, c’est ça. Typiquement, concernant les factures, Nathalie les reçoit et me les envoie. Il m’est arrivé une ou deux fois d’en oublier, j’ai donc maintenant une méthode pour programmer systématiquement leur traitement. Parce qu’on ne peut pas être en retard sur les règlements.


ZIG-MAG : Il y a un lien direct avec ton activité professionnelle, par la rigueur et l’interface?


ALIOU : C’est vrai que je travaille dans une banque mais plutôt côté informatique. Le suivi consiste à récupérer les opérations bancaires qui ont été effectuées sur le compte, et de les télécharger. On fait un fichier Excel, on le met dans un fichier suivi, puis on catégorise chaque dépense en distinguant ce qui est alimentaire, ce qui relève des salaires, etc... Mais l’idée serait quand même d’essayer de trouver un logiciel qui ferait tout ça. On a commencé à regarder avec la commission. Ce que l’on a trouvé pour le moment n’est pas forcément adapté.


ZIG-MAG : La crèche semble vous avoir apporté beaucoup à ta femme et toi ; des choses que vous n’auriez pas pu trouver ailleurs ?


ALIOU : Je n’ai pas connu de crèche municipale, mais je sais que c’est une grande chance de pouvoir participer à la vie de la crèche. C’est pas juste « on dépose les enfants et on y va », on en fait partie intégrante. Ce n’est pas non plus une boîte noire. On sait comment se déroule la journée. On sait qu’ils sont entre de bonnes mains. On a confiance! Et dans une crèche parentale, cela aurait été compliqué, parce que je n’aurais pas été suffisamment disponible.


ZIG-MAG : Quel parallèle entre l’implication associative et la proximité que l’on peut ressentir vis à vis de la vie de la crèche?


ALIOU : Et bien, là, par exemple, on est dans la “semaine des parents”. Et la crèche nous ouvre ses portes pour venir passer du temps auprès des enfants. C’est la philosophie de Zig-Zag! Et le côté associatif est là pour soutenir la crèche, et donc les enfants.


ZIG-MAG : Il y a en effet une sorte de transparence chez Zig-Zag, qui s’incarne même dans son architecture et son agencement?


ALIOU : C’est vrai. A côté de mon travail, vers Décathlon, il y a deux crèches privées, dont les portes sont toutes blanches, on ne voit pas au travers. Alors qu’ici, c’est lumineux. On doit cela à Emmanuelle, qui était la présidente de l’Association pendant très longtemps. Elle a lancé le projet bien avant l’ouverture. Elle est architecte et a conçu l’espace, la cuisine transparente, en îlot...


ZIG-MAG : Au vue de ton implication quotidienne depuis des années, que va-t-il se passer l’année prochaine? Comment cela va-t-il trouver des prolongements ?


ALIOU : Si ça se trouve, ça va me faire un manque ! On imaginait que ce serait peut-être Diane, la maman de Gaya, qui pourrait prendre la suite. L’idéal, serait qu’à la fin de cette année scolaire, en juillet, je passe la main. Mais s’il y a besoin d’accompagner encore un petit peu, ça peut tout à fait se faire, puisque les manip se font à distance. Le temps de faire la transition.


ZIG-MAG : Pour conclure et avec le recul de ces années, qu’est-ce que la crèche vous a apporté à Assa et toi?


ALIOU : Je n’ai jamais trop réfléchi à la question. Déjà, ça nous a permis de travailler. Moi, je travaillais déjà avant, mais Assa a pu faire une formation pour se reconvertir. Elle était assistante comptable au Mali, mais quand elle est venue me rejoindre en France, ses diplômes maliens n’étaient pas forcément reconnus, c’était compliqué. Elle s’est donc reconvertie et a pu se lancer dans une première formation après la naissance de Balkissa puis une seconde juste avant la naissance d’Hasseye.


ZIG-MAG : Ça lui a apporté une tranquillité d’esprit pour pouvoir se concentrer?


ALIOU : Oui, au moins ça, déjà.


ZIG-MAG : Par rapport à cette situation-là, la crèche a été un secours.


ALIOU : Clairement. Après, avec le recul, c’était l’endroit idéal.


ZIG-MAG : Merci Aliou.




 
 
 

1 commentaire


Merci pour ce témoignage particulièrement touchant d'Aliou. L'engagement parental dans les structures associatives comme Zig-Zag révèle une réalité méconnue : l'implication des familles transforme radicalement la qualité de l'accueil collectif. Les recherches en sciences de l'éducation démontrent que cette co-construction pédagogique renforce la continuité éducative entre famille et structure d'accueil.


Les bénéfices psychosociaux de l'engagement parental


L'évolution d'Aliou de simple parent à trésorier adjoint illustre parfaitement le processus d'autonomisation des familles dans le secteur associatif. Cette progression graduelle, de la commission bricolage à la gestion financière, révèle comment les compétences professionnelles peuvent être réinvesties au service de l'intérêt collectif. En informatique bancaire, Aliou maîtrise déjà la rigueur comptable et les outils numériques nécessaires à sa mission.


Les crèches associatives développent…


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